Auguste Comte, Discours sur l'esprit postif, 1909, PHILOSOPHIE, POSITIVISME

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         AUTEUR: Auguste Comte TITRE: Discours sur l'esprit positif - Ordre et progrès LIEU: EDITEUR, DATE: Paris, Librairie Schleicher Frères, 1909 COLLATION: 125 pp. FORMAT: In-8 (20,3x13,3 cm) RELIURE: Brochage sous couverture souple ILLUSTRATIONS: Non illustré ETAT: Coins émoussés, quelques passages soulignés BIOGRAPHIE & THEME: Auguste Comte, né Isidore Marie Auguste François Xavier Comte le 19 janvier 1798 (30 nivôse an VI) à Montpellier (Hérault) et mort le 5 septembre 1857 à Paris, est un philosophe et sociologue français, fondateur du positivisme. Entré à l'École polytechnique dans la promotion 18141, il en est exclu avec toute sa promotion à la Restauration à cause de ses idées politiques2. Son intérêt profond pour l'enseignement constitue le fil rouge de sa carrière. Il est tour à tour professeur particulier de mathématiques, répétiteur et examinateur à l’École polytechnique, et précepteur dans un établissement préparatoire aux concours scientifiques. Ses talents de pédagogue s'exercent également pendant plus de vingt-cinq ans dans les cours publics d'astronomie, puis d'histoire, qu'il destine à un public ouvrier. Il développe pendant toute sa vie un système philosophique, le positivisme, qui part d'une théorie de la connaissance reposant sur la loi des trois états pour proposer une classification des sciences. Cette classification consacre l'avènement de la physique sociale, appelée sociologie à partir de 1839. Cette dernière aboutit elle-même à une politique et à une morale3. Entre 1845 et 1849, le positivisme prend un tournant religieux, qui se concrétise dans la fondation de la religion de l'Humanité, l'Humanité4 étant entendue par Comte comme « l’ensemble des êtres passés, futurs et présents qui concourent librement à perfectionner l'ordre universel »5. L'influence d'Auguste Comte sur l'épistémologie et la sociologie françaises est considérable. Le mouvement positiviste a connu un développement international important par l'intermédiaire de nombreux disciples étrangers : Brésil, Angleterre, Allemagne, Pays-Bas, Hongrie, Italie, Argentine, Mexique, Uruguay, Turquie. Le dernier domicile parisien qu'il a occupé à partir de 1841 au 10, rue Monsieur-le-Prince (6e arrondissement) est aujourd'hui un appartement-musée ouvert aux visiteurs. Ses archives personnelles y sont conservées, ainsi que celles d'un grand nombre de sociétés positivistes et de disciples français comme étrangers. Auguste Comte naît à Montpellier le 19 janvier 1798 dans une famille catholique et monarchiste. Son père, Louis-Auguste-Xavier Comte (1776-1859), est receveur des finances à la Recette générale du département de l'Hérault. Si Comte se brouillera par la suite avec son père pendant de nombreuses années, il est davantage lié à sa mère, Félicité-Rosalie Boyer (1764-1837). Il a également un frère, Adolphe, et une sœur, Alix. D'abord instruit par ses parents, Auguste Comte entre comme interne à l'âge de 9 ans au lycée de Montpellier. La génération du jeune Auguste Comte est profondément marquée par la Révolution française, tant du point de vue intellectuel que personnel8. En dépit de ses origines familiales, il déclare avoir perdu la foi à l'âge de 13 ans9, et développe peu de temps après des opinions républicaines. Il est un élève extrêmement brillant dans l'ensemble des matières enseignées, des mathématiques à la grammaire latine en passant par la rhétorique. Ses professeurs soulignent en particulier sa mémoire, qu'ils qualifient d'exceptionnelle8. Le mathématicien Daniel Encontre10, professeur à l'université de Montpellier, dispense des cours spéciaux à Comte après que ce dernier a passé avec succès le concours de l'École polytechnique en 1813, sans pouvoir y être admis en raison de son âge — il n'a alors que 15 ans. Les encouragements de son maître, associés à ce succès et au caractère subversif de l'enseignement des sciences dans le système éducatif napoléonien, enracine durablement l'intérêt de Comte pour ces matières ainsi que pour l'enseignement. Lors de son second passage en 1814, il est reçu parmi les premiers à l’École polytechnique1. École polytechnique. Auguste Comte fait son entrée à l’École polytechnique le 2 novembre 181411. Avec le grade de caporal, il bénéficie de l'enseignement des scientifiques les plus renommés de leur discipline12: Louis Poinsot, François Arago, Louis-Jacques Thénard, Alexis Petit ou encore Augustin Cauchy. Malgré un caractère quelque peu dissipé, il se distingue là encore aux yeux de ses professeurs13. Un très fort esprit de corps se développe au sein de sa promotion : ses camarades le surnomment Sganarelle, en raison de son don pour la satire, ou le Philosophe. Sa fiche matricule le décrit comme un jeune homme aux cheveux châtain-blond et aux yeux roux, de petite taille (1,59 m seulement), le nez retroussé, et le visage marqué de petite vérole, ainsi que d'une cicatrice à l'oreille1. « Le Philosophe » développe malgré sa faible constitution de véritables capacités de meneur et un fort ascendant sur ses condisciples. Un de ses opposants, pourtant très hostile à ses idées, lui reconnaît ce trait de caractère : « Auguste Comte était regardé à l’École polytechnique comme la plus forte tête de la promotion. Il était spirituel, pince-sans-rire, m’a dit un de ses anciens, capable d’une éloquence satirique et bouffonne, et à l’occasion même, d’une émotion communicative. On organisa, pendant sa seconde année d’études, une distribution de prix décernés par les anciens aux conscrits les plus sages et les plus vertueux. Comte présida la cérémonie, et, du commencement à la fin, — dix témoins me l’ont affirmé, — on y a ri de bon cœur14. » — J. Bertrand, Souvenirs académiques. Auguste Comte et l’École Polytechnique (1896) Néanmoins, ses écarts au règlement finissent par lui faire perdre son grade de caporal en juin 1815. Les punitions se multiplient. À la Restauration, à la suite d'un incident déclenché par Comte lui-même en raison de son opposition au répétiteur Lefébure de Fourcy15, toute sa promotion est congédiée en avril 1816 pour manque de discipline par le ministre de l'Intérieur le comte de Vaublanc16. En réalité, cet acte d'insubordination semble avoir été un prétexte pour éliminer l'atmosphère républicaine qui régnait alors dans l’École, et une promotion suspectée de bonapartisme17. Avant de repartir pour Montpellier, Comte crée avec des camarades une Association des Élèves de l’École polytechnique destinée à renforcer leurs liens de solidarité, ce qui lui vaut d'être mis sous surveillance policière par Élie Decazes, alors ministre de la Police. Sa correspondance est interceptée et censurée11. Malgré ces évènements, la vie et la pensée d'Auguste Comte seront toujours liées à Polytechnique. Sa fascination pour les mathématiques, son intérêt pour la philosophie des sciences, et surtout son idéalisme scientifique y trouvent une grande partie de leurs racines. Un grand nombre de polytechniciens du XIXe siècle sont également devenus des réformateurs, cherchant dans leur compréhension des disciplines scientifiques des solutions au développement du progrès humain et à l'amélioration des structures sociales18. À ce titre, le parcours de Comte peut être rapproché de ceux de Prosper Enfantin, Frédéric Le Play, Victor Considerant ou encore Georges Sorel. Après deux mois et demi à Montpellier, Auguste Comte retourne à Paris en juillet 1816. Il s'installe dans le Quartier Latin, et loue une chambre rue Neuve de Richelieu, près de la Sorbonne. Sans emploi et sans argent, il vit de l'aide financière accordée par ses parents tout en donnant des cours particuliers de mathématiques. Un projet de poste de professeur de géométrie dans une école américaine créée sur le modèle de Polytechnique, proposé par le général Simon Bernard, ne se concrétise pas, à la grande déception de Comte qui idéalise les États-Unis. Il mène alors une vie déréglée dans Paris, fréquentant assidument le théâtre et les prostituées, « dégoûtantes beautés de la galerie de Valois » du Palais royal. En plus de ses cours particuliers, Comte travaille également comme traducteur, en traduisant en français un traité de géométrie publié en 1811 par un mathématicien écossais, sur la proposition de son ancien professeur Jean-Nicolas-Pierre Hachette20. La floraison de très nombreux nouveaux périodiques à cette époque, en particulier à Paris, lui ouvre également une carrière de journaliste. Activité considérée comme subversive, le journalisme lui apparaît alors comme l'expression de la « conscience de la nation » en raison du contrôle exercé par le gouvernement20. C'est dans ce contexte qu'il rencontre en août 1817 Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon, dont il devient le secrétaire pendant près de huit ans, entre 1817 et 182421. Il commence par écrire les quatre cahiers du troisième volume de L'Industrie, mais ce n'est pas un succès : dès sa publication, les souscripteurs sont mécontents et l'aide financière diminue22. Il collabore activement à la rédaction d'articles de presse, mais aussi d'ouvrages philosophiques. Les réflexions saint-simoniennes sur le passage de l'âge théologique et féodal à l'âge positif et industriel l'inspirent durablement dans l'élaboration de la loi des trois états. Les articles de Comte dans L'Industrie portent ainsi en germe sa future philosophie positive, de même que le Prospectus des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société, rédigé en 1822. Il y expose une classification des sciences, la loi des trois états ainsi que la nécessité de faire de la politique une science. Pendant cette période, Comte ne trouve guère d'aisance financière dans son association avec Saint-Simon. Il souhaiterait enseigner à l'École polytechnique, sans pour autant s'éloigner de Saint-Simon, en qui il a trouvé un maître dont il partage les idées22. Comte occupe alors d'autres emplois, liés à l'incapacité de Saint-Simon de le payer régulièrement. Il écrit ainsi des discours pour Casimir Périer en 1818, et enseigne dans un pensionnat dirigé par le baron Antoine Reynaud d'octobre à janvier 1818. Les critiques contre L'Industrie devenant de plus en plus virulente, une autre publication vient la remplacer : Le Politique ou Essais sur la politique qui convient aux hommes du XIXe siècle22. À partir de décembre 1818, il publie régulièrement dans ce nouveau journal de Saint-Simon. Lorsque le journal ferme en 1819 après douze numéros, il commence à écrire pour Le Censeur européen. À partir de cette période, il signe « A.C. » et non plus « I.C. », choisissant de marquer par l'adoption de son troisième prénom Auguste le début d'une nouvelle ère23. Entre novembre 1819 et février 1820, il participe à L'Organisateur, lancé une fois de plus par Saint-Simon. Son engagement en faveur du prolétariat et des femmes trouve un écho dans l'oppression que le système social de la Restauration exerce sur lui. Ses premières formulations d'une science de la société s'enracinent dans ce contexte particulier ; à partir de 1820, il considère qu'il s'est émancipé totalement du système de pensée de Saint-Simon24. Il pose aussi les bases d'une philosophie des sciences. On sait peu de choses de la vie de Comte entre 1820 et 1824 faute de lettres. En 1822, Auguste Comte publie, sous la direction de Saint-Simon, Prospectus des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société. C'est alors qu'en mars 1824, Comte et Saint-Simon se brouillent définitivement pour de multiples raisons, dont la publication du Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société, les divergences d'idée, et la revendication de leur originalité respective. Pendant l'été 1817, Comte était tombé fou amoureux d'une jeune pianiste italienne, Pauline. Mariée et mère, elle incarnait la transgression d'un interdit, ce qui l'enchantait. Le seul enfant connu de Comte sera une fille issue de cette relation adultère, Louise, née en juin 1818 19. De santé fragile, elle meurt à neuf ans seulement du croup, et Comte avouera plus tard à Clotilde de Vaux qu'il pleure toujours sa perte25. En mai 1821, Comte fait la connaissance de Caroline Massin (1802-1877), dont la vie reste nimbée de mystère en raison de la description peu flatteuse qu'en donnera le philosophe vers la fin de sa vie dans l'Addition secrète à son testament26. Aussi belle qu'intelligente, elle était très liée au jeune avocat libéral Antoine Cerclet, sans que la nature exacte de leur relation soit connue. Après une première rupture, Comte la retrouve en 1822 dans un cabinet de lecture qu'elle tient boulevard du Temple dans le Marais. Au printemps 1823, il lui donne des cours de mathématiques, dont, selon ses propres mots, les leçons « portèrent leur fruit » et l'instruction devint « mutuelle » 27. Ils finissent par s'installer ensemble en février 1824 pour mener une vie rangée et austère ; c'est à cette époque que Comte décide de se vêtir intégralement en noir28. Malgré l'opposition initiale de ses parents, Comte épouse Caroline civilement le 19 février 1825. Ce mariage constitue selon Philémon Deroisin « l'action la plus révolutionnaire » qu'il ait pu entreprendre alors29, en raison du désaccord de sa famille, du passé de prostituée de Caroline, et de la nature civile de leur union sous le règne de Charles X, souverain très catholique et conservateur. Les relations entre les deux époux deviennent très vite conflictuelles en raison de leurs désaccords et des difficultés financières dont Comte ne parvient pas à sortir. Malgré la rupture avec Saint-Simon, Auguste Comte continue à fréquenter les milieux saint-simoniens. Antoine Cerclet lui propose en 1825 de contribuer au nouveau journal dont il est l'éditeur : Le Producteur. Journal de l'Industrie, des sciences et des beaux-arts, fondé par Olinde Rodrigues et Prosper Enfantin30. Il rédige alors plusieurs articles, dont les Considérations philosophiques sur les sciences et les savants en une série de trois articles et, dans une seconde série, les Considérations sur le pouvoir spirituel. Ces deux « opuscules » occupent toute son attention pendant l'hiver 1825-1826 et le mettent en contact avec Lamennais au mois de mars de la même année. À ce stade, Comte est désormais convaincu qu'il a atteint une véritable unité entre sa vie intellectuelle et sa vie personnelle, unité qu'il avait particulièrement admirée chez Franklin et Saint-Simon. En février 1826, il avait éprouvé une première crise nerveuse ; il travaillait sans cesse à la rédaction de ses articles pour Le Producteur, tout en préparant une série de cours de philosophie positive qu'il prévoyait de dispenser à domicile pour une somme de 200 francs. Ce surmenage intellectuel et physique l'amène à dormir de moins en moins; il médite le 20 février sur la question du pouvoir spirituel pendant plus de 18 heures d'affilée31. Le 2 avril 1826, il présente sa leçon introductive : sont présents Blainville, Arago, Fourier, Humboldt, Broussais, Dunoyer ou encore Cerclet, ainsi qu'un certain nombre de personnalités parisiennes. Seules les trois premières leçons ont lieu, en raison de la crise de folie qui frappe Comte entre le 12 et le 13 avril 1826. Il fuit son domicile parisien pendant une dizaine de jours et erre dans la proche banlieue en écrivant des lettres confuses à ses proches, dont Blainville et son épouse. Cette dernière le retrouve à Montmorency, au moment où il met le feu à sa chambre d'hôtel32. Il se jette ensuite dans le lac d'Enghien, et est à nouveau sauvé par Caroline, cette fois de la noyade. Interné dans la célèbre clinique du docteur Esquirol, rue Buffon, il en sort le 2 décembre 1826 en raison des frais trop élevés pour sa famille. Le registre d'Esquirol porte la mention « NG » : « non guéri », l'aliéniste l'ayant déclaré incurable33. De retour à son domicile, son état reste inquiétant ; il se tranche notamment la gorge avec un couteau lors d'une dispute avec sa mère, acte dont il gardera toute sa vie une large cicatrice au cou34. Néanmoins, les soins constants de Caroline finissent par encourager une lente rémission. En mars 1827, il se jette dans la Seine du haut du pont des Arts, et n'est sauvé de cette seconde tentative de suicide que par l'intervention d'un garde royal. Il finit par partir quelques semaines à Montpellier ; à son retour, il emménage au 159, rue Saint-Jacques et reprend lentement ses cours particuliers. Son excellente réputation comme professeur lui ramène une clientèle grandissante, mais ses difficultés financières persistent. Avec la publication progressive du Cours de philosophie positive, la pensée de Comte connaît sa première expression systématique. La révolution de 1830, l'augmentation de ses revenus associée à des postes stables à l’École Polytechnique, puis la fructueuse rencontre avec John Stuart Mill contribuent à créer des conditions propices au développement de ses travaux. En voie de rémission, Auguste Comte renoue avec son travail de journaliste. Il participe à la création du Journal du génie civil, des sciences et des arts, qui paraît pour la première fois le 1er septembre 1828. Destiné aux ingénieurs, le journal attire de nombreux polytechniciens. De mars à septembre 1828, il écrit également pour un quotidien libéral récent, Le Nouveau Journal de Paris, fondé par Léon Pillet. Il encourage le développement industriel et l'introduction des machines, tout en se détachant progressivement du point de vue libéral des capitalistes, en raison de ses préoccupations grandissantes pour la classe ouvrière35. Malgré ses tentatives et d'excellentes recommandations de ses pairs, il échoue lors de sa candidature en 1828 à un poste d'inspecteur du commerce au nouveau ministère du Commerce et des Manufactures36. Il ne parvient pas non plus à obtenir un poste à l'université36. En opposition avec les saint-simoniens, Comte décide de reprendre ses leçons de philosophie positive à son domicile. La première a lieu le 4 janvier 1829, en présence de quatre membres de l'Académie des Sciences (Blainville, Fourier, Poinsot et Navier), et d'Esquirol, Broussais, ou encore Jacques Binet, ainsi que d'autres personnalités. Il ne reste aucune trace du contenu des 72 leçons, Comte parlant sans notes, à l'exception d'un programme général de décembre 1828, et d'un résumé final de novembre 182937. Grâce au soutien de Ternaux, il peut assurer à nouveau son cours à l'Athénée de décembre 1829 à novembre 1830. Plus de 200 personnes y assistent, et confèrent à Comte une visibilité et une notabilité nouvelles. Les Trois Glorieuses sont accueillies par Comte avec enthousiasme. Bien que son rôle ne soit pas clair, il semble avoir pris les armes le 29 juillet 1830. Un sergent de gendarmerie de la rue Saint-Jacques affirme sur un document officiel qu'il a monté la garde et fait face aux troupes39. Un témoignage d'Alexandre Dumas père établit quant à lui que Comte a été chargé par Lafayette de porter en urgence une note pour obtenir la libération du jeune duc de Chartres, qui venait d'être arrêté dans le sud de Paris40. Cet épisode souvent cité semble résulter d'une confusion avec le journaliste homonyme Charles Comte. Néanmoins, comme beaucoup de ses contemporains, il est déçu par la tournure que prennent les résultats de la révolution. En novembre 1831, il refuse de servir au sein de la Garde nationale et exprime ainsi sa solidarité avec le mouvement républicain et la Société des Amis du Peuple. Cette insubordination lui vaut d'être convoqué devant le conseil de discipline de la 3e Légion, et d'être condamné à trois jours d'emprisonnement. Les préoccupations sociales de Comte et son souhait d'une révolution intellectuelle trouvent rapidement un nouveau moyen d'expression. En août 1830, il fonde avec d'anciens camarades polytechniciens l'Association Polytechnique, dont il est vice-président jusqu'à sa démission en 183442. Les élèves de l’École avaient combattu au côté des ouvriers lors des journées de juillet ; l'Association se donne ainsi pour objectif de consolider cet esprit de fraternité en organisant des cours de science gratuits pour les prolétaires. En janvier 1831, Comte choisit d'enseigner l'astronomie, dont il pense qu'elle est « la seule science libérée de toute influence théologique et métaphysique, et qu'elle offre la meilleure introduction à la philosophie positive43.» Ses cours d'astronomie populaire dureront dix-sept ans, pendant lesquelles il attire un nombre grandissant d'auditeurs tous les dimanches après-midi dans une salle de la mairie du 3e arrondissement, rue des Petits-Pères. Malgré sa déception qu'un quart seulement de son auditoire soit réellement composé de travailleurs, cette expérience d'enseignement est l'un des plus grands succès de sa carrière. Jugé trop "démodé" pour un public en rupture avec la philosophie sensationnaliste du XVIIIe siècle, le cours de philosophie positive d'Auguste Comte n'est pas renouvelé par l'Athénée en 1831. Malgré cette déception, la publication du Cours sous forme de cahiers suit son cours depuis le début de l'année 1830. Le rythme de parution, qui doit initialement aboutir à quatre ouvrages reliés, est plus lent que prévu, mais l'accueil dans les cercles scientifiques est élogieux. Ces travaux introduisent Comte dans les soirées mondaines de savants très en vue tels que Navier, le baron Fourier ou le baron de Férussac. Il est également invité aux célèbres dîners mensuels donnés par Blainville. En revanche, l'accueil de la presse est beaucoup moins favorable. La Revue française et Le Lycée réprouvent son style obscur et son manque d'originalité. Matérialisme et athéisme lui sont reprochés, au point de devenir plus tard deux termes indissociablement liés à celui de positivisme45. La parution irrégulière des livraisons aggrave l'incompréhension de sa pensée, et l'image d'une philosophie aride et scientifique s'ancre dès cette époque. Le Cours de philosophie positive se compose finalement de six volumes, dont le dernier paraît en 1842. Le renforcement des liens avec l’École polytechnique en 1830 ne va pas sans une certaine amertume pour Comte. Deux de ses anciens camarades, Félix Savary et Gabriel Lamé, ont obtenu des postes de professeur, alors même que Comte échoue dans sa candidature à la chaire d'analyse et de mécanique en mars 1831 face à son ami Henri Navier46. Ses tentatives ultérieures, en 1835, 1836 et 1840, ne seront pas davantage couronnées de succès. En décembre 1832, il obtient cependant un poste de répétiteur assistant pour ce même cours d'analyse et de mécanique, assuré par Navier et dont Gustave-Gaspard Coriolis est le répétiteur47. Malgré le caractère modeste de sa position, le voilà « attaché à l'institution qui avait profondément marqué son existence et sa philosophie, et qui n'avait jamais cessé de faire l'objet de sa loyauté, sinon de son affection »48. En juin 1838, il est élu examinateur d'admission, avant de devenir répétiteur à part entière en novembre 1838. Le cumul de ces deux fonctions bien rémunérées avec son activité de professeur à l'Institut Laville, où il prépare les candidats aux concours scientifiques depuis 1836, lui assure une aisance matérielle inédite. Ses revenus annuels dépassent désormais 10 000 francs, et lui permettent de déménager en 1841 dans ce qui sera son dernier domicile : le 10, rue Monsieur-le-Prince48. Si Comte répétiteur a laissé l'image d'un pédagogue sévère malgré son efficacité, Comte examinateur excellait dans sa mission49. Patient, il posait des questions suffisamment simples pour chaque candidat, et donne aux meilleurs l'occasion de faire preuve de leurs qualités avec des problèmes plus ardus16. Il croyait fermement qu'une « réflexion intelligente était bien plus importante que la capacité à réaliser mécaniquement des calculs »49. Un public nombreux et très varié venait remplir les salles où il faisait passer les candidats afin d'assister à ses sessions50, allant jusqu'à le suivre dans une autre ville pour l'observer à nouveau51. Son prestige est tel que de nombreuses personnes haut placées lui écrivent directement pour lui demander de bien vouloir favoriser un candidat, en dépit de sa réputation d'impartialité. L'année 1837 est complexe pour Auguste Comte. Il perd sa mère en mars, sans l'avoir revue depuis dix ans ; ses relations avec Caroline sont par ailleurs souvent tendues. En 1838, il se dispute violemment avec sa famille à Montpellier et aucune tentative de réconciliation n'aura lieu avant 1848. Il est victime d'une seconde crise de folie, et décide d'adopter un nouveau régime intellectuel, qu'il qualifie d'« hygiène cérébrale »52. Il s'abstient de lire les journaux, périodiques et autres livres, à l'exception des œuvres des grands poètes53. Sa « révolution esthétique » l'amène à se replonger dans la musique et à fréquenter assidûment le Théâtre Italien dont il apprécie particulièrement les opéras. Ce faisant, il s'éloigne pour un temps des sciences. Pendant cette période, il s'attire l'hostilité de certains administrateurs de l’École Polytechnique, qui remettent en cause la dureté de ses pratiques d'examinateur. C'est dans ce contexte en octobre 1841 que débute une profonde amitié et communion intellectuelle entre lui et le philosophe et économiste britannique John Stuart Mill (1806-1873). De nombreux points communs dans leurs aspirations et leurs parcours respectifs les amènent à une collaboration qui durera six ans. En 1842, Comte et Caroline se séparent pour la quatrième fois, cette fois définitivement. Elle quitte l'appartement du 10, rue Monsieur le Prince avec l'accord d'une pension régulière de 300 francs par trimestre. Caroline Massin est désormais, aux yeux de Comte et à travers tout son système, une figure d'ennemie, au même titre qu'Arago, avec lequel il s'est également définitivement brouillé cette même année. Lors d'une réforme de l’École Polytechnique, Comte perd en 1844 son poste d'examinateur et le revenu y attenant. En difficulté, il sollicite un soutien financier auprès de Mill, qui lui trouve immédiatement trois mécènes que sont George Grote, Sir William Molesworth et Raikes Currie (en). Néanmoins, une importante controverse oppose Comte à Mill en 1843, avec pour objet la condition féminine, aggravée par d'autres désaccords d'ordre intellectuel. Leur rupture est consommée en 1847, mais Comte continuera à avoir une grande influence sur la pensée de Mill, jusque dans les similarités dans le culte qu'ils vouent aux deux femmes de leur vie : Harriet Taylor et Clotilde de Vaux. Malgré les difficultés financières, le soutien d’Émile Littré, l'aide financière de ses lecteurs britanniques et la rencontre avec Clotilde de Vaux ouvrent à Auguste Comte à partir de 1844 une période d'intense recherche et d'inflexion de sa pensée. Ses conceptions s'orientent vers une vision religieuse de l'avenir humain, alors même qu'elles avaient semblé exclure au départ toute référence d'ordre religieux21. Lorsque la Révolution de 1848 éclate, Comte estime que le moment est tout à fait opportun pour l'action politique et sociale : la philosophie positive devient un mouvement positiviste et se structure alors progressivement. Clotilde de Vaux, née de Ficquelmont (1815-1846), a joué un rôle fondamental dans la vie sentimentale et intellectuelle d'Auguste Comte21. Sœur de Maximilien Marie (1819-1891), jeune polytechnicien et élève de Comte, elle le rencontre pour la première fois au domicile de son frère, en avril 1844. Si elle n'est pas du tout impressionnée par un homme vieillissant de quarante-six ans, il n'en va pas de même pour Comte qui tombe immédiatement sous le charme, jusqu'au décès prématuré de la jeune femme le 5 avril 1846. Tout comme la situation maritale de Comte était, depuis le départ, en décalage total avec les normes religieuses et bourgeoises de son époque, celle de Clotilde la condamnait à une forme de semi-veuvage, sans espoir de remariage. Elle s'installe rue Payenne pour se rapprocher de sa famille. De santé fragile, elle s'essaye à l'écriture, publiant en feuilleton dans Le National sa nouvelle Lucie. Elle laisse également un recueil de poèmes, Les Pensées d'une Fleur, et un roman inachevé, Willelmine. Sa correspondance avec Comte dure environ seize mois, qu'il qualifie d'« année sans pareille ». Publiée après le décès du philosophe avec son testament, elle constitue « un véritable journal, à la fois sentimental et philosophique". Cette période est cruciale dans l'évolution du système comtien : « la montée de la passion et la floraison des sentiments ne furent jamais dissociées chez lui de l'élaboration de la pensée dont le rythme créateur se trouva au contraire accéléré et intensifié21. » Clotilde meurt de la tuberculose le 5 avril 1846. Convaincu de sa supériorité morale, Comte, à qui elle s'est toujours refusée, en fait une figure incontournable de la religion naturelle, dont il pose les bases. L'Humanité, objet du culte, est désormais représentée comme allégorie sous les traits de la jeune femme55. La comparaison de cette relation avec d'autres couples, entrés dans l'imaginaire amoureux, tels qu'Abélard et Héloïse, Dante et Béatrice ou encore Pétrarque et Laure, constitue un lieu commun de la littérature positiviste. Dans les années qui suivent le décès de Clotilde et de son ami Charles Bonnin, Comte cesse progressivement toute relation avec beaucoup de ses proches comme Maximilien Marie, Lenoir, Pierre Valat, John Stuart Mill et Barbot de Chément57. Sa relation avec Blainville décline elle aussi rapidement. En raison de son activité à l’École Polytechnique, il est amené à croiser de nombreux jeunes gens. Son influence se fait également sentir dans d'autres institutions, telles que l’École des ponts et chaussées, l’École d'artillerie et du génie de Metz ou encore l’École Centrale des Arts et Manufactures. Avant 1848, il a enseigné à 1 305 élèves polytechniciens et examiné 1 690 candidats58, dont plusieurs le fréquentent en dehors des cours, comme ce fut le cas de Maximilien Marie. Comte leur prodigue soutien et conseils, et accueille volontiers leurs débats et leurs interrogations. Pierre Laffitte, ancien candidat à Polytechnique examiné par lui en 1839, le rencontre à nouveau en 1844 et se déclare lui-même disciple en 1845. En 1847, il est le visiteur le plus fréquent et son compagnon le plus proche59. Mais la relation dont Comte est le plus fier est sans aucun doute celle qu'il entretient avec Émile Littré, qui consacre au Cours de philosophie positive des articles élogieux dans Le National en 184460. Des étrangers se déclarent admiratifs de son œuvre. En Hollande, il séduit le comte Menno David van Limburg-Stirum, futur ministre de la Guerre, ou encore le baron Charles de Capellen, capitaine de cavalerie. En Angleterre, les plus enthousiastes sont George Henry Lewes et Alexander William Williamson. Parmi ses plus grands soutiens, figurent aussi des travailleurs - André-Auguste Francelle, ouvrier horloger, ou encore Jean-Fabien Magnin, menuisier - et des femmes, deux publics que Comte cherche de plus en plus à attirer. En janvier 1848, Auguste Comte inaugure son cours sur l'histoire de l'Humanité destiné aux prolétaires, mais ce dernier est finalement interdit dès le 2 février par le préfet de police Delessert et le ministre de l'Instruction publique Salvandy61. Cette même année paraît le Discours sur l'Ensemble du positivisme, qui résume le contenu du Cours en le rendant plus accessible à ces nouveaux publics moins instruits. Fondamental, il marque le passage de la philosophie positive au positivisme et précise la vision politique de Comte. La Révolution de 1848 voit éclore dans Paris un grand nombre de clubs variés. La concomitance entre ces évènements et l'avènement d'une nouvelle phase du positivisme conforte Comte dans l'idée que ce qu'il appelle l'âge positif est sur le point d'advenir. Il élabore dès le 24 février 1848 un projet d'Association libre pour l'instruction positive du peuple dans tout l'Occident européen. La devise Ordre et Progrès est adoptée pour inciter les futurs enseignants à lier leurs matières à la question de l'Humanité62. Reflet du fort engagement de Comte pour l'instruction populaire, l'Association ne voit pas le jour faute d'autorisation. Le 8 mars 1848, Comte transforme son projet en club : la Société Positiviste. Il distribue des prospectus après son cours d'astronomie, intitulés Le fondateur de la Société Positiviste à quiconque désire s'y incorporer. Il y expose son objectif : produire des publications, pétitions et discours afin d'influencer favorablement le gouvernement et de rendre possible l'avènement du régime positiviste63. La Société se veut la réincarnation du Club Jacobin pendant la Révolution française. Prototype du pouvoir spirituel destiné à gouverner l'âge positif, elle est le support de l'établissement de la religion de l'Humanité, empruntée à l'héritage saint-simonien. Fabien Magnin résume ainsi le rôle multifonctionnel de la Société Positiviste : « simultanément une école, une église et un parti, car elle avait à sa disposition une doctrine, une religion, et une politique »64. Les membres de la Société positiviste se réunissent pour la première fois le 12 mars 1848, puis régulièrement tous les mercredis de 19 heures à 22 heures au 10, rue Monsieur-le-Prince. De 13 membres au départ, le club rassemble à son apogée du vivant de Comte une cinquantaine d'hommes, dont seize prolétaires. En 1855, Comte rédige son testament, qui est par la suite publié en 1884. Il contient, outre ses dernières volontés, l'intégralité de sa correspondance avec Clotilde et un certain nombre de documents la concernant. Au-delà de la question d'assurer la pérennité de la religion de l'Humanité après son décès, il s'attache à définir son existence « subjective » ou immatérielle. Le Système de politique positive paraît en quatre volumes entre 1851 et 1854. Comte y développe un nouveau terme forgé par lui en 1850, l'altruisme66, comme une condition fondamentale de l'harmonie sociale. Il commence par introduire sa « méthode subjective », qui vient compléter la « méthode objective » du Cours. Cette seconde méthode envisage tout d'un point de vue humain, et permet d'atteindre la synthèse subjective, autrement dit l'unité de la connaissance, enracinée dans le point de vue social67. Comte expose dans le Système sa religion de l'Humanité, en introduisant une septième science, la morale. L'unité et l'harmonie sociales ne peuvent pas être atteintes par les lois scientifiques mises en avant par la méthode objective, qui se concentre sur le monde et non sur l'individu, mais par le développement des émotions. Comte expose sa vision de la société positiviste, jusqu'à donner le détail des salaires par profession, des sujets enseignés à l'école ou encore des fonctions spécifiques aux femmes, aux travailleurs, aux industriels, afin de garantir une société harmonieuse. Après avoir été très critique vis-à-vis du prince Louis-Napoléon, Auguste Comte soutient le coup d'État du 2 décembre 1851 dans l'espoir de le convertir au positivisme. Il expérimente alors son « tournant conservateur »69, et s'oriente vers la droite, alors au pouvoir, tout en maintenant son ouverture à gauche. Cependant, cette attitude lui vaut la défiance des deux extrémités du spectre politique qu'il tente pourtant de se concilier. En 1852, il perd son poste de répétiteur de mathématiques à l’École polytechnique. L'approche autoritaire et de plus en plus conservatrice de Comte provoque la rupture avec deux de ses plus éminents disciples, Charles Robin et Émile Littré. Son intérêt de plus en plus marqué pour la religion et les émotions, en apparente rupture avec sa pensée scientifique des origines, contribue également à entretenir le rythme des défections. Dans ce contexte, Comte rédige en 1852 le Catéchisme positiviste, et cherche à attirer de nouveaux soutiens. Son admiration pour Napoléon III prend fin avec l'avènement du Second Empire et la restriction des libertés de la presse69. Comme beaucoup de ses contemporains, Gustave Flaubert, Charles Baudelaire ou Gérard de Nerval, Comte développe dans ces années une fascination pour l'Orient. Ses plans de développement du positivisme à l'échelle mondiale trouvent un écho dans les aspirations universalistes de la France du Second Empire, malgré son opposition affirmée à la colonisation, notamment en Algérie70. Paradoxalement, il espère un rapprochement avec des hommes tels que Proudhon, Blanqui et Barbès, tout en soutenant le Comte de Chambord et en rédigeant l'Appel aux Conservateurs à destination des élites. Il propose aussi une alliance au général des Jésuites en 185671. En 1856, il rédige sa dernière œuvre, la Synthèse Subjective ou Système universel des conceptions propres à l'état normal de l'humanité. Cette « synthèse subjective » fait du sentiment le ferment de l'unité sociale au détriment d'une forme intellectuelle de réflexion. Seul le premier volume, intitulé Système de logique positive, paraît alors que quatre devaient voir le jour. LE POSITIVISME D'AUGUSTE COMTE Complexe et évolutif, le positivisme comtien est difficile à synthétiser et doit être replacé dans son contexte politique et intellectuel79. Né dans les dernières années de la Révolution française, Auguste Comte a connu une succession rapide de régimes politiques instables sur le long terme. Du Consulat au Second Empire en passant par le Premier Empire, la Restauration, la monarchie de Juillet et l'éphémère IIe République, six régimes se succèdent pendant sa vie. Il vit également depuis Paris deux révolutions en 1830 et 1848, un coup d’État en 1851 et plusieurs insurrections. Cette instabilité chronique encourage au début du siècle le développement de plusieurs mouvements tels que le fouriérisme, le saint-simonisme ou le cabétisme, qui proposent différents systèmes de réorganisation sociale. De la même manière, le positivisme de Comte s'inscrit lui aussi dans les préoccupations de son siècle, qui en constituent le socle80. « L'urgence sociale et ses impératifs sociaux : terminer la Révolution et réorganiser la société80 » constituent la principale clef de lecture de son œuvre prise dans son ensemble. L'apparente rupture entre une première phase « scientifique » et une seconde phase « religieuse » des travaux de Comte à partir de 1842 a longtemps été mal comprise79. Les apports importants de Comte à l'épistémologie et à l'histoire des sciences françaises ont occulté sa conception de la science comme un moyen, en vue de générer un nouvel ordre social, politique et moral, et non une fin en soi. À ce titre, le positivisme historique n'est pas à proprement parler un scientisme81. Le scientisme désigne la croyance que seules les sciences expérimentales (chimie, biologie, archéologie, etc.) donnent les connaissances pour fonder une société meilleure. Le positivisme détermine que ce sont seulement les sciences qui donnent accès au savoir. Auguste Comte fonde alors la sociologie, une science sociale, qui n'est pas une science expérimentale, afin de savoir scientifiquement comment fonder l'âge positif. Les deux s'opposent à l'idée que les croyances religieuses ou les traditions permettent de connaître et de fonder une meilleure société. Ce que Comte appelle lui-même ses « deux vies philosophiques différentes » ou encore ses « deux carrières » représente l'un des principaux enjeux de la recherche académique contemporaine sur le positivisme82. Les enjeux sont de déterminer quelles sont les limites entre le positivisme scientifique d'Auguste Comte (1828-1845) et le positivisme religieux (1846-1857) et indirectement les limites entre science et religion. POIDS: NOUVEAU ! Suivez les meilleures enchères de la librairie, il suffit de vous inscrire sur notre Newsletter Indiquez-nous vos desiderata pour être averti par email de la mise en vente de nouveaux ouvrages qui vous interessent ! Automatic translation in English:
        
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