Médaille d'après une tétradrachme d'argent Carthage Sicile Italie IVe Av JC 1973

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Vendeur: artistic.medal ✉️ (4.945) 100%, Lieu où se trouve: Strasbourg, FR, Lieu de livraison: WORLDWIDE, Numéro de l'objet: 176328672521 Médaille d'après une tétradrachme d'argent Carthage Sicile Italie IVe Av JC 1973. _______________ 243- tir96 Médaille en cuivre, de la Monnaie de Paris ( poinçon corne d'abondance depuis 1880) . Frappée en 1973 . Quelques traces de manipulations, minimes, patine cuivre. Refrappe d'après une tétradrachme d'argent Carthage Sicile Italie IVe Av JC . Exemplaire justifié 282 / 500 : Artiste / graveur : d'après l'antique . Dimensions : 62 mm environ . Poids : 179 g . Métal : cuivre . Poinçon sur la tranche (mark on the edge)  : corne d'abondance + cuivre + 1973 + 282/ 500 . Envoi rapide et soigné. The stand is not for sale . Le support n'est pas à vendre. ________________ L'histoire de Carthage n'est guère facile à étudier du moins dans sa composante phénico-punique en raison de son assujettissement par les Romains à la fin de la Troisième guerre punique en 146 av. J.-C. Il ne reste en effet que peu de sources primaires carthaginoises et celles disponibles soulèvent davantage de questions qu'elles n'aident à la compréhension de l'histoire de la ville qui se posa en rivale de Rome. Certains textes puniques ont été traduits en grec ou en latin, comme des inscriptions sur des monuments d'Afrique du Nord1. Cependant, la majorité des sources reste disponible par le biais d'auteurs grecs et romains : Tite-Live, Polybe, Appien, Cornélius Népos, Silius Italicus, Plutarque, Dion Cassius et Hérodote. Ces auteurs proviennent de cultures souvent en rivalité avec Carthage : les Grecs lui disputèrent la suprématie en Sicile2 et les Romains entrèrent en guerre contre la cité3. Ces sources rédigées par des étrangers ne sont donc pas toujours dénuées de préjugés. Toutefois, des excavations récentes ont mis au jour des sources primaires plus fiables, même si elles restent insuffisantes4 ; le produit de certaines fouilles confirme des aspects de la vie à Carthage telle que la décrivaient les auteurs anciens, mais d'autres non, beaucoup de découvertes restant encore peu probantes. Comme tous les comptoirs phéniciens, Carthage doit, en signe d'allégeance et de piété, verser un tribut à Tyr. Cependant, le déclin de cette dernière face à la progression des Grecs aurait incité la cité punique à prendre son indépendance au cours de la seconde moitié du VIIe siècle av. J.-C. Un siècle et demi après la fondation de la ville, les Carthaginois se seraient installés aux îles Baléares, selon une interprétation d'un texte de Diodore de Sicile5, puis dominent l'ouest de la Sicile, le sud de la Sardaigne et, alliés aux Étrusques, repoussent les Grecs hors de Corse lors de la bataille d'Alalia de 540-535 av. J.-C. Ils contrôlent alors la totalité du commerce et de la navigation en Méditerranée occidentale et possèdent de nombreux territoires à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Afrique : Maurétanie, Numidie, Ibérie, Ibiza, Sicile, Sardaigne et Corse. Comme dans le cas de Rome, son ennemie mortelle, le nom de la ville englobe tous les territoires soumis à sa juridiction. Le terrain sicilien est le lieu d'affrontement des Puniques et des Grecs dans le long cycle des guerres siciliennes aux Ve – IVe siècles av. J.-C. La même île est à l'origine de la première du cycle des guerres puniques entre la République romaine et le pouvoir carthaginois et s'achève par la défaite de ce dernier. La cité parvient à se relever, en particulier du fait de conquêtes dans la péninsule Ibérique, mais la Deuxième guerre punique avec l'épopée d'Hannibal Barca s'achève aussi par la défaite et la fin de l'impérialisme carthaginois. Le dernier conflit est inégal, même si la cité résiste trois ans avant d'être anéantie. Après la destruction de 146 av. J.-C., la cité est reconstruite par les vainqueurs et rebaptisée Colonia Iulia Karthago, même si elle ne regagne jamais l'importance qui fut la sienne : elle retrouve cependant une certaine aura au travers de son rôle de capitale proconsulaire puis de son rôle important dans la diffusion du christianisme. À partir de la conquête vandale, la cité occupe cependant un rôle de plus en plus secondaire, le Moyen Âge voyant, sinon sa désertion, du moins une faible occupation du site. Colonisation phénicienne Phéniciens Routes commerciales des Phéniciens, du Levant au bassin occidental de la Méditerranée. Au Xe siècle av. J.-C., les diverses populations issues de l'aire culturelle syro-palestinienne, qui habitent un territoire correspondant au Liban actuel, connaissent une expansion de leurs cités maritimes en dépit d'une division politique6. De profonds changements ont lieu vers 1200 av. J.-C., époque où les cités se développent et apparaissent puissantes7. On y parle alors une langue sémitique nommée le phénicien, semblable à l'araméen, à l'hébreu et à l'arabe anciens. Face à un arrière-pays limité, le développement ne pouvait venir que de la mer. De ce fait, les Phéniciens vivent du commerce et disposent de ports importants, ce développement étant à relier à des progrès dans la construction navale comme l'usage du bitume8. Cet état de fait constitue l'élément déclencheur du phénomène de colonisation9 : c'est depuis leur cité principale de Tyr qu'ils fondent des postes commerciaux à travers le bassin méditerranéen. Les Grecs désignent ce peuple sous le nom de « Phéniciens » ou Φοινικήϊος, terme provenant du mot grec « pourpre » (φοῖνιξ ou phoĩnix), spécialité répandue par les commerçants phéniciens et issue du coquillage dénommé murex10. Le terme « Puniques » qui qualifie les Phéniciens d'Occident signifie « phénicien » en latin. Extension des comptoirs phéniciens L'expansion phénicienne fait encore l'objet de débats intenses11. Pour assurer des escales à leur flotte marchande et conserver un monopole sur les ressources naturelles des régions méditerranéennes, les Phéniciens établissent de nombreuses colonies sur le littoral. La recherche de matières premières, en particulier de minerai, est l'une des finalités principales de ce mouvement12. Le minerai recherché était l'argent, l'étain et le cuivre, sans oublier l'or11. Ils fondent donc ces comptoirs à des fins commerciales — pour payer le tribut exigé par Tyr, Sidon et Byblos — mais aussi par crainte d'une totale emprise des Grecs sur la Méditerranée qui signifierait la ruine de leur commerce. Ils ne sont cependant pas assez nombreux pour établir des cités autonomes et beaucoup de leurs comptoirs atteignent à peine les 1 000 habitants. Après un certain nombre de créations coloniales en Méditerranée orientale, en particulier à Chypre et Rhodes8, les fondations les plus anciennes en Méditerranée occidentale sont Lixus, Gadès en 1110 av. J.-C. et Utique en 1101 av. J.-C.13. La première phase est considérée comme « pré-coloniale », la colonisation se situant à proprement parler à compter du IXe et de façon plus assurée au VIIIe siècle av. J.-C.14. Les implantations phéniciennes et carthaginoises ne sont pas aisées à distinguer15. Quelque 300 comptoirs carthaginois auraient été présents en Afrique du Nord au moment de la Troisième guerre punique selon Strabon16. En outre, Carthage possédait des cités dans la péninsule Ibérique et, dans une moindre mesure, sur les côtes de l'actuelle Libye. Les Phéniciens finissent par contrôler Chypre, la Sardaigne, la Corse et les îles Baléares, ainsi que des possessions mineures en Crète et en Sicile. Ces deux îles se trouvent alors en conflit permanent avec les Grecs. Pendant un temps limité, les Phéniciens gardent le contrôle de la Sicile entière ; l'île passe ensuite sous la domination de Carthage, qui à son tour envoie de nouveaux colons fonder d'autres établissements ou renforcer les comptoirs qui se sont séparés de Tyr et Sidon. Quant au positionnement central du site de Carthage, il a été l'une des causes de l'installation des Phéniciens sur ce site, afin d'apporter une réponse aux dangers que représentaient pour le commerce phénicien la puissance assyrienne et les concurrents hellènes17. Les premiers comptoirs se situent sur la double route des minéraux ibériques, vers l'espace dénommé Tarsis par les sources bibliques ou Tartessos, même si ces dénominations restent incertaines18 : d'une part, le long de la côte africaine, et d'autre part en Sicile, en Sardaigne et aux îles Baléares. Si Tyr reste le centre économique et politique du monde phénicien, la cité perd peu à peu son pouvoir à la suite de nombreux sièges, jusqu'à sa destruction par Alexandre le Grand. Même si chaque comptoir paie un tribut à Tyr ou à Sidon, aucune des deux cités n'exerce un contrôle véritable sur eux. Cette politique entraîne le ralliement de plusieurs colonies ibériques aux côtés des Romains lors des guerres puniques. Fondation de Carthage : légende et histoire Légende Article détaillé : Didon. Didon construisant Carthage, par Turner (1815). Didone abbandonata par Andrea Sacchi, 1630-1635, musée des Beaux-Arts de Caen. Selon la tradition transmise par les sources littéraires19, la cité de Qart Hadasht — qu'il faut traduire par « Nouvelle Ville »20 ou « Capitale Nouvelle »21 — a été fondée par la reine Élyssa. Fille du roi de Tyr Muttoial ou Bélus II, elle s'enfuit de Phénicie lorsque son frère Pygmalion assassine son mari Sychée (aussi appelé Acherbas), grand prêtre de Melkart, pour accéder au pouvoir et surtout lui voler ses richesses. La princesse soustrait les trésors et s'enfuit avec des serviteurs craignant la répression du nouveau souverain22. Élyssa, également orthographiée Alissa, est nommée Didon chez les Romains, encore que ce second nom soit présent dans les sources grecques sous la forme Deidô ; l'héroïne aurait été baptisée de ce nom par les populations autochtones, le nom signifiant « l'Errante »23,24. Après une escale à Chypre, Élyssa s'installe sur les côtes d'Afrique, dans l'actuelle Tunisie, avec d'autres Tyréens, dont certains sont des notables ayant abandonné la ville, et des vierges de Chypre enlevées alors qu'elles devaient s'adonner à la prostitution sacrée22. C'est donc un contingent hétéroclite qui serait à l'origine de l'une des plus grandes cités de l'Antiquité. La tradition la plus couramment admise date la fondation de la ville en 814 av. J.-C. Selon les traditions les plus répandues, le roi du pays, Hiarbas ou Iarbas, consentit à leur offrir un territoire « aussi grand que pourrait en recouvrir une peau de bœuf ». Élyssa, en ayant recours à une ruse punique (punica fides) découpa alors la peau en lanières dont elle entoura un territoire suffisant pour y bâtir une citadelle, les arrivants payant un tribut au roitelet local25. Ce territoire, appelé Byrsa (« bœuf »), deviendra le centre historique de la cité punique. Le récit de la fondation donne une explication pour le nom de la citadelle de Carthage et pose la ruse employée par les Phéniciens face aux populations autochtones perçues comme naïves26. S'interpose alors un épisode destiné à expliquer le destin de la cité : les arrivants déterrent une tête de bœuf, cet événement étant considéré comme un présage de dur labeur. Creusant ailleurs, ils trouvent une tête de cheval, animal considéré comme plus noble et plus propice à la nouvelle cité25. La légende de cette création finit tristement, car Élyssa se serait jetée dans le feu pour protéger sa cité et rester fidèle à son époux, trois mois après que le roi Hiarbas exigea le mariage avec la nouvelle venue25,27. L'amour de cette femme et du prince Énée a été chanté par Virgile dans L'Énéide. Au cours de son périple pour fonder une nouvelle Troie, Énée atteint le sol d'Afrique et y fait escale après une tempête. Il est accueilli par Élyssa arrivée avec sa sœur Anna. Une grande passion naît alors entre eux, mais elle est interrompue par les dieux de l'Olympe, qui rappellent au héros troyen qu'il doit reprendre son voyage pour fonder une nouvelle capitale, en l'occurrence Rome. Lorsque Énée quitte Carthage, Élyssa incapable de supporter cet abandon préfère se donner la mort sur un bûcher après s'être transpercée avec l'épée qu'il lui avait remise28. L'ombre de Didon refuse de pardonner à Énée qu'elle rencontre aux Enfers, accompagnée par la sibylle de Cumes, et refuse de répondre à ses questions. Les Phéniciens de Tyr arrivant à Carthage donnent à la cité sa divinité poliade : Melkart. Carthage envoie donc chaque année une ambassade pour faire un sacrifice dans sa cité d'origine, même si le couple divin principal est constitué de Tanit et Ba'al Hammon29. Datation, fondation et histoire intérieure de Carthage Partie du mobilier de la « Chapelle Cintas » du tophet au musée national de Carthage. Deux traditions placent la fondation de la cité de Carthage du temps de la guerre de Troie, au XIIIe siècle av. J.-C., ou de l'année 814 av. J.-C.30. La tradition basse situant la fondation à la fin du IXe siècle av. J.-C. l'emporte par le nombre de mentions31. Les dates hautes révélées par les traditions littéraires n'étant pas vérifiées par les traces matérielles, certains ont placé la fondation des autres cités phéniciennes de Lixus et Utique au VIIe siècle av. J.-C., hypothèse rejetée par Serge Lancel du fait de l'impossibilité pour les cités du Levant de lancer de telles expéditions à cette époque marquée par de grandes difficultés liées aux assauts assyriens32. Le dépôt de céramiques appelé « Chapelle Cintas » au tophet de Carthage a entraîné un débat sur les premiers temps de la cité, le découvreur renonçant toutefois à sa propre thèse33. Les historiens et archéologues datent les premiers éléments archéologiques de Carthage du milieu du VIIIe siècle av. J.-C., après qu'une datation à la fin du premier tiers du VIIe siècle av. J.-C. a été proposée34. L'écart entre tradition et trace archéologique s'est considérablement réduit, en particulier du fait des avancées liées aux résultats des fouilles effectuées durant la campagne de l'Unesco35 et aussi en Andalousie36. L'absence de traces archéologiques antérieures peut être compensée par le mode de datation des céramiques proto-corinthiennes, dont les dates ne sont pas d'une absolue précision en l'état actuel des connaissances. Cependant, la date du VIIIe siècle av. J.-C. n'est pas écartée d'emblée37, la date traditionnelle de la fin du IXe siècle apparaissant comme de moins en moins improbable quand on relie les découvertes archéologiques récentes et les sources littéraires38,34. La cité n'est pas qu'un comptoir dès l'origine, car il a un « destin particulier » selon Lancel39. L'installation en Afrique se fait avec un contact, sinon une coexistence40, avec un pouvoir local dont le nom perdure dans la dénomination d'une circonscription territoriale, le pagus Muxi41. La civilisation carthaginoise est donc le produit, la « greffe réussie »42, d'un métissage entre les arrivants levantins et des apports paléo-berbères. Encore au VIIe et au début du VIe siècle av. J.-C., la cité africaine reste tournée vers la mer, surtout vers l'Orient, mais aussi la péninsule Ibérique, la Sicile et le monde étrusque43. L'histoire intérieure et l'organisation politique de Carthage ne peuvent être écrits selon Maurice Sznycer et Gilbert Charles-Picard, faute de documents primaires utilisables. Les auteurs grecs et latins en donnent une vision tronquée, quoi qu'indispensables au vu de l'état de la documentation disponible pour les étudier44. Après la figure de la fondatrice, Justin évoque le rôle de Malchus, militaire ayant vécu au milieu du VIe siècle. Après avoir remporté des victoires, une grave défaite en Sardaigne aboutit à une action de force à l'issue de laquelle il aurait été exécuté45. Le IVe siècle aurait été une période de transition politique importante, le peuple prenant davantage de place au travers des suffètes à partir du IIIe siècle46. Frères Philènes Article détaillé : Autel des frères Philènes. Salluste47 et l'auteur du Périple du Pseudo-Scylax racontent la façon dont aurait été fixée la limite territoriale entre Puniques et Grecs en Afrique du Nord. Pour décider d'une frontière avec la colonie grecque de Cyrène (en actuelle Libye), et au lieu de se lancer dans un conflit armé, les deux cités conviennent que chacune devait envoyer le même jour une expédition qui longerait la côte, la frontière devant se situer au point de rencontre. Les Carthaginois, conduits par les frères Philènes, marchent jour et nuit, si bien qu'ils rencontrent les Cyréniens beaucoup plus près de Cyrène que de Carthage, au fond du golfe de la Grande Syrte, dans l'actuelle Libye. Les Cyréniens les accusent alors d'être partis avant la date convenue et déclarent qu'ils ne reconnaîtraient cette frontière que si les frères Philènes se font enterrer vivants sur place48. Par dévouement envers leur cité, ceux-ci acceptent, acte que Salluste signale par la présence de l'autel des frères Philènes. Cet autel n'a pas laissé de traces et de nombreux débats ont eu lieu dès l'Antiquité à son sujet. Certains auteurs comme Strabon évoquant des colonnes49, d'autres comme Pline l'Ancien évoquant des structures naturelles50,51. La frontière politique et économique fut durablement établie à cet emplacement, même si les Ve et IVe siècles ont vu un approfondissement de l'occupation côtière en deçà de celle-ci52. Expansion Aires d'influence en Méditerranée occidentale en 509 av. J.-C. Les archéologues et les historiens ont des difficultés à distinguer ce qui relève des Phéniciens de ce qui relève des Puniques dans les fouilles menées sur les sites du domaine phénico-punique les plus anciennement occupés, en particulier dans le nord de l'Afrique53 ; cette distinction était également difficile pour les contemporains du VIIe siècle av. J.-C.54. La spécification de Carthage est surtout le fait des VIe – Ve siècles av. J.-C.55,56. Caractères de l'espace phénico-punique de Méditerranée occidentale L'« empire » punique qui se constitue est considéré comme une confédération des colonies préexistantes derrière la plus puissante d'entre elles, au moment du déclin de la cité mère de Tyr. Carthage aurait été chargée d'assurer la sécurité collective et la politique extérieure, voire commerciale, de cette communauté. L'absence de source écrite entre la fondation de la ville et la seconde moitié du VIe siècle53 entraîne une dépendance vis-à-vis des sources archéologiques complexes à interpréter. La question de l'impérialisme de Carthage a fait l'objet de débats passionnés, certains historiens dont Yann Le Bohec affirmant son existence même si celui-ci a connu une période de ralentissement57. La mainmise carthaginoise sur les cités phéniciennes du bassin occidental de la Méditerranée est datée du VIe siècle av. J.-C.58, même si les différentes composantes de l'espace punique semblent avoir eu une grande autonomie, particulièrement en matière de politique commerciale59. Les possessions africaines de Carthage auraient alors particulièrement mal vécu l'exploitation de la main d'œuvre à des finalités agricoles, les sources se faisant l'écho de révoltes brutales60. Les épisodes entourant la perte de la Sardaigne évoquent également un rejet du pouvoir punique. En dépit de sa puissance, l'espace punique apparaît à la veille des guerres puniques comme souffrant d'un déficit de cohérence géographique et d'une certaine faiblesse territoriale, outre le caractère d'une armée de mercenaires à la fidélité aléatoire61. Colonies Colonisation de la Sardaigne Carte de la Sardaigne antique avec la localisation de ses divers occupants. Les premières installations phéniciennes en Sardaigne sont datées de la fin du IXe siècle av. J.-C.62 comme en témoigne la stèle de Nora. Les relations avec les Sardes de culture nuragique ont parfois été difficiles, en particulier concernant l'intégration des éléments culturels exogènes63. Néanmoins, les choix faits par les arrivants pour les lieux d'installation ont suivi ceux des précédents maîtres de l'île64. Pour sa part, l'implantation carthaginoise est datée de la fin du VIe siècle av. J.-C., avec en particulier la prise de possession du site de Monte Sirai65 qui témoigne de l'importation de modèles de fortifications orientales64. L'île était un fleuron des Phéniciens depuis la fin du IXe siècle. Cependant, le milieu du VIe siècle voit la défaite de Malchus face aux populations indigènes66,67. La victoire d'Alalia confirme l'implantation des Carthaginois sur l'île et leur permet de s'implanter aussi en Corse, l'île bénéficiant également des traités entre Rome et Carthage68. L'île est intégrée au circuit complexe des échanges de Méditerranée centrale, cette circulation ayant pour conséquence un repli de la culture originelle69. Entre le Ve et le IIIe siècle av. J.-C., les Carthaginois y érigent une série de fortifications, le IVe siècle voyant la conquête de l'ensemble de l'île70,71. Les découvertes archéologiques « révèlent une homogénéité culturelle » partout sur le territoire sarde72, ce qui indique la force de l'implantation punique, sauf sur la partie Nord-Est laissée sans doute volontairement aux populations originelles73. Colonisation de Malte L'archipel de Malte a connu une civilisation ancienne à partir du Chalcolithique74. Avec le déclin de la Phénicie sous les coups de boutoir des Assyriens et des Babyloniens, il serait passé sous le contrôle de Carthage en 480 av. J.-C. C'est alors une colonie précieuse dans la lutte que les Carthaginois mènent contre les Grecs puis contre les Romains. Selon Jacques Godechot, il est probable que l'archipel était un relais important dans le commerce avec les îles Britanniques et celles du Cap-Vert avec des dépôts de marchandises et déjà des chantiers de réparation navals75. Les traces d'une installation phénicienne remontent au VIIIe siècle avec la présence de nécropoles76, la cohabitation avec les populations originelles étant également visible dans les temples comme à Tas Silg77. Ceux-ci démontrent pendant cette période une continuité autour des zones cultuelles préhistoriques, avec également une ouverture vers des influences grecques et égyptiennes78. L'emprise punique ne cesse qu'en 218 av. J.-C.79. C'est à Malte qu'ont été retrouvés au XVIIe siècle deux cippes datés du IIe siècle av. J.-C. dédiés au dieu Melkart, seigneur de Tyr, sur lesquelles une inscription bilingue en phénicien et grec permet en 1758 à un archéologue français, l'abbé Jean-Jacques Barthélemy, de déchiffrer la langue phénicienne80. Possessions carthaginoises en Sicile Reconstitution d'un navire quittant le cothon de Motyé. La Sicile est fréquentée pour sa part par les Phéniciens dès les XIIe – XIe siècles av. J.-C.81. L'installation phénicienne dans des centres urbains, après une phase de pré-colonisation, est datée de la seconde moitié du VIIIe siècle82 voire du VIIe siècle av. J.-C., sur le site de Motyé tout au moins62. La présence punique y a une finalité commerciale avant d'être basée sur une ambition territoriale, même si des indices d'une activité industrielle ont été retrouvés. En outre, les possessions puniques n'y sont pas organisées de manière centralisée83. La situation de la Sicile est complexe, les Grecs et les Carthaginois se disputant sa possession du Ve au milieu du IIIe siècle av. J.-C.84. Cependant, les relations entre eux ont souvent été positives83. Thucydide évoque un repli des colonies carthaginoises sur quelques points, dont Motyé, au moment de l'arrivée des Grecs85 ; cette cité avait été fondée du VIe siècle avant l'emprise carthaginoise sur l'ouest de l'île86. Un coup d'arrêt est placé à l'expansion carthaginoise à la suite de la défaite d'Himère en 480 av. J.-C., les guerres siciliennes démontrant l'enjeu de la possession de l'île. L'implantation punique dans l'île dure avec de nombreux aléas liés aux victoires et aux revers de cette très longue période, jusqu'à ce qu'elle soit supplantée par Rome à l'issue de la Première guerre punique. Possessions en Espagne continentale Trésor d'El Carambolo, témoignage du mouvement orientalisant de la rencontre entre Phéniciens et civilisation de Tartessos, VIIe, or, musée archéologique national de Madrid. L'Espagne actuelle est touchée par l'expansion phénicienne de manière précoce, la fondation de Gadir, « colonie phénicienne la plus importante d'Occident » pour María Eugenia Aubet, étant datée selon la tradition littéraire (Velleius Paterculus notamment) de 1100 av. J.-C.87. L'archéologie démontre une présence orientale importante en Andalousie orientale autour des années 750-550 av. J.-C.88, avec un apogée au VIIe siècle89. Les populations de l'ancienne civilisation de Tartessos se mêlent aux Phéniciens aux VIIIe-VIIe siècles, avec un mouvement d'acculturation qualifié d'orientalisant, tant dans la civilisation matérielle que sociale90. La colonisation avait comme finalité de se rapprocher des mines de métaux, dont l'argent, ce commerce concourant à la prospérité phénicienne91. Le temple principal de Gadès consacré à Melkart y a joué un rôle non seulement religieux, mais aussi économique durant toute l'Antiquité92. Les établissements phéniciens d'Espagne connaissent une crise au VIe siècle av. J.-C.93, suivie par la période punique (VIe – IIIe siècle av. J.-C.) qui se caractérise par des apports culturels de Carthage, religieux, mais aussi urbains94. Après une intervention au VIe siècle, les Carthaginois auraient pris pied en Espagne, dans le contexte de concurrence avec les Phocéens de Massalia. À l'époque punique, Gadir conserve des liens avec Tyr95. La prise de possession est systématisée à partir du IIIe siècle av. J.-C. du fait de la famille des Barcides96 dans une province appelée Espagne barcide par les historiens. Colonisation d'Ibiza Œuf d'autruche peint, élément de la nécropole de Puig des Molins, musée de Puig des Molins, Ibiza. Ibiza possède quant à elle une situation privilégiée pour le commerce vers le nord-est de la Méditerranée et pour la qualité portuaire de sa baie97. Inhabitée au départ, l'installation de colons provenant de l'ancienne colonie de Gadir a lieu au VIIe siècle av. J.-C.98. Selon Diodore de Sicile, elle aurait été prise en 654 av. J.-C.99 par Carthage, ce qui en ferait une colonie à proprement parler punique, la question n'étant pas tranchée du fait des découvertes archéologiques retrouvées dans l'importante nécropole de Puig des Molins pouvant appartenir tant au monde phénicien qu'au milieu punique58. María Eugenia Aubet considère pour sa part que l'île n'intègre l'espace punique que dans la seconde moitié du VIe siècle100. L'identification est aussi problématique du fait de la nature funéraire de la documentation archéologique, un changement apparaissant dans l'île au début du VIe siècle avec un développement de caractères propres à Carthage101. Les Baléares dont Ibiza fournissent une unité d'élite aux armées de Carthage, les frondeurs, dès le IVe siècle79. Les Ve – IIe siècles av. J.-C. sont une période d'apogée pour l'île100, une phase de colonisation intense aux Ve-IVe siècles étant suivie par un rayonnement commercial dans une grande partie de la Méditerranée occidentale à partir du IIIe siècle av. J.-C.102. L'occupation romaine ne met pas fin à la diffusion de la civilisation punique103. Expansion en Afrique La présence phénicienne en Afrique du Nord est précoce comme en témoigne la tradition liée à Utique. Même si, dès la fin du VIe siècle av. J.-C., Carthage prend possession des colonies phéniciennes d'Afrique du Nord62, l'expansion territoriale de Carthage y est tardive et considérée habituellement comme liée à la défaite d'Himère en 480 av. J.-C.104. M'hamed Hassine Fantar date cette prééminence du VIIe siècle av. J.-C.105. La mainmise se limite donc longtemps à des installations côtières appelées « échelles » puniques. Ces espaces, qui sont situés tous les trente à quarante kilomètres, ont été mis en évidence sur l'actuel territoire algérien par Pierre Cintas, en particulier le site de Tipaza106. Certaines installations sont le fait de populations installées en Andalousie, en particulier Rachgoun dès le VIIe siècle107. À partir de 480 av. J.-C., Carthage se serait lancée dans la conquête d'un arrière-pays, les détails de l'expansion étant méconnus. Le Ve siècle aurait également vu la fin du tribut versé au pouvoir africain originel108,109,110. La connaissance du territoire africain de Carthage ne peut se déduire que du fait des allusions des auteurs anciens au moment des empiètements successifs de Massinissa à la fin de l'histoire de la cité punique. De même, Serge Lancel a distingué les territoires sous contrôle et ceux qui relevaient d'une zone d'influence111. Même si l'espace n'est pas précisément délimité, Fantar évoque pour l'actuelle Tunisie une « irrigation exhaustive » de la civilisation punique112. Les côtes du Maroc actuel semblent être passées d'une influence phénicienne à une influence punique aux VIe-Ve siècles113. Pour sa part, l'Algérie actuelle, après une emprise phénicienne précoce, semble être passée sous le joug des royaumes numides avant le IIIe siècle, après une période punique indéterminée ; le changement n'a pas induit une rupture dans la diffusion de la civilisation punique114. Les espaces administrés par Carthage ont fait l'objet d'études pour une partie d'entre eux. L'organisation romaine en a conservé certains bien identifiés du fait d'une inscription dédiée à Trajan découverte sur le forum de Makthar, qui livre les noms des pagi Thuscae et Gunzuzi115,116. L'espace africain de Carthage était en partie protégé par un système de fortifications, dont certaines ont été identifiées et explorées dans la zone du cap Bon, et une sorte de limes dénommé « fosses phéniciennes »117 et encore mal identifié118. En dépit de mouvements de révolte, une population métissée de populations africaines et d'origine orientale a pu se développer. Dénommée Libyphéniciens, elle a fourni des bataillons d'infanterie. Ce métissage d'éléments orientaux et africains a produit la civilisation punique d'Afrique du Nord119, dont les caractères ont longtemps perduré. Premières rivalités et traités Traité avec la puissance étrusque Une des lamelles de Pyrgi avec une inscription en étrusque et en phénicien. La tradition, qui rapporte un traité entre la puissance étrusque et la cité punique, est appuyée par des indices archéologiques : les lamelles de Pyrgi, trouvées sur le sol italien avec des textes en phénicien et en étrusque120, sont une dédicace datant d'environ 500 av. J.-C. d'un temple à Astarté, déesse phénicienne, par Thefarie Velianas, roi de Caeré121. Les fouilles de Carthage ont également livré une inscription en étrusque destinée à présenter un individu, peut-être un marchand punique. Cette inscription, trouvée sur la colline dite de Sainte-Monique, a peut-être été rédigée dans la cité étrusque de Vulci122. Ces éléments s'ajoutent à de nombreuses céramiques à bucchero qui confirment des liens commerciaux précoces, dès le VIIe siècle122 et au moins jusqu'au début du Ve siècle121. Rivalités avec les Phocéens Article connexe : Bataille d'Alalia. Les Phocéens, dès les débuts de leur présence en Méditerranée occidentale, sont des concurrents sérieux au développement des intérêts phénico-puniques, en raison de leur volonté de développer le commerce des métaux123. La colonisation phocéenne prend la forme d'une installation à Marseille, vers 600 av. J.-C., contre laquelle Carthage semble avoir lutté20. Les Phocéens installés à Alalia en Corse vers 565 av. J.-C.123 subsistent par des actes de piraterie et menacent les intérêts des alliés étrusques et puniques, d'autant que la prise de leur métropole par les Perses entraîne une émigration123. La bataille d'Alalia en 540 av. J.-C. oppose les Phocéens de Marseille et d'Alalia aux deux alliés et se conclut par une stabilisation des zones d'influence dans cette région de la Méditerranée124. La bataille navale est connue par le récit qu'en a fait Hérodote125, mais l'archéologie a démenti le récit qui énonçait un abandon du site par les Grecs : une population grecque s'est en effet maintenue sur le site, avec une présence punique à la fin du premier tiers du IIIe siècle av. J.-C., peu avant l'occupation romaine à l'issue de la Première guerre punique126. Traités avec Rome Les relations avec Rome sont tout d'abord cordiales, avec la signature d'un traité dès la fin du VIe siècle av. J.-C. Cependant, au fur et à mesure, les relations se tendent et rendent nécessaires la signature de nouveaux traités en 348, 338, 306 puis 279 av. J.-C. En 509 av. J.-C.59, Carthage et Rome signent un traité qui divise les aires d'influence et de commerce entre les deux cités. Le texte connu par Polybe127 est la première source qui indique que Carthage a conquis la Sicile en partie et surtout la Sardaigne où elle semble jouir d'un monopole commercial70. Les Romains et leurs alliés ne devaient aller au-delà du « Beau Promontoire » sauf dans des cas très limitatifs128. Au début du Ve siècle av. J.-C., Carthage est devenue le centre commercial de l'ouest du bassin méditerranéen. À cette époque, la cité a conquis la plupart des anciennes colonies phéniciennes, comme Hadrumète, Utique et Kerkouane, soumis les tribus de la Libye et s'est emparée de la côte nord-africaine depuis le Maroc jusqu'aux frontières de l'Égypte. Carthage a également étendu son influence en Méditerranée en prenant la Sardaigne, l'île de Malte, les Baléares et la côte occidentale de la Sicile. Des comptoirs importants sont fondés dans la péninsule Ibérique. De nouveaux traités sont donc signés avec Rome : les conditions du précédent traité sont confirmées voire étendues à la péninsule Ibérique en 348 av. J.-C. ; Carthage a de son côté la possibilité d'intervenir au Latium, mais sans prise
  • Type: Médailles françaises
  • Métal: Bronze

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