Lettres Sévigné SUAREZ D'AULAN Du Deffand De Vichy AVIGNON Ex-Libris Jean Michel

EUR 3.500,00 Achat immédiat ou Offre directe, Cliquez pour voir les frais d'expédition, 30-Jour Retours, Garantie client eBay
Vendeur: palimpseste43 ✉️ (7.753) 100%, Lieu où se trouve: Chanaleilles, FR, Lieu de livraison: FR, Numéro de l'objet: 173703435974 Lettres Sévigné SUAREZ D'AULAN Du Deffand De Vichy AVIGNON Ex-Libris Jean Michel.
Lettres de Marie Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, à madame la comtesse de Grignan  sa fille

2 tomes en 1 volume in-12, 10 x 17 cm Sans nom d'éditeur, sans lieu, 1726, 264 & 228 pp

Reliure plein veau moucheté d'époque, dos à 5 nerfs orné, pièce de titre rouge (coquille : « Savigné »). Roulette aux coupes, papier marbré aux contre plats, tranches mouchetées rouges. Filets estampés à froid aux bords des plats.

Présence de deux ex-libris, au début et à la fin de l'ouvrage (sur les contre plats). Préface de Monsieur de Bussy, suivie de la « lettre de Madame la marquise de Simiane, (petite-fille de madame de Sévigné), à monsieur le comte de Bussy, en lui envoyant le choix qu'elle avait fait des lettres de madame de Sévigné ».

Cet exemplaire daté de 1726 est une réédition en un volume de l'édition de Rouen parue la même année. Si l'ouvrage est en lui-même fort rare, sa grande valeur tient avant tout à sa provenance, connue grâce à deux ex-libris héraldiques placés au début et à la fin du volume. Ceux-ci permettent de replacer le livre dans sa famille d'origine qui s'avère être celle d'une autre grande épistolière, Madame du Deffand : l'ouvrage appartenait en effet à la sœur cadette de madame du Deffand et à son mari.  De façon tout à fait extraordinaire  se trouvent ainsi associées, par l'œuvre de l'une et les armoiries de l'autre, deux grandes femmes de plume de l'Ancien Régime. L'histoire de la vie littéraire d'une part, celle des relations familiales de madame du Deffand d'autre part, amènent à la conclusion que c'est très vraisemblablement madame du Deffand elle-même qui a offert cet exemplaire à sa sœur et à son beau-frère.

L'ouvrage Les premières éditions des Lettres de madame de Sévigné, publiées en 1725 et 1726, sont toutes « subreptices » (René Duchêne), c'est-à-dire qu'elles ont été publiées sans l'accord de la famille et à son insu, à partir de copies des copies obtenues par Amé-Nicolas de Bussy-Rabutin , fils aîné du « cher cousin » de la marquise. La première édition est une mince et rarissime plaquette contenant 28 lettres ou extraits, parue en 1725. L'année suivante était publiée, à l'initiative de Thiériot , ami de Voltaire , une version beaucoup plus complète (134 lettres), imprimée clandestinement à Rouen en deux volumes. Cette édition dite « de Rouen, en gros caractères » rencontra un succès immédiat et fut épuisée si rapidement que la saisie demandée par madame de Simiane demeura sans effet. L'ouvrage fut tout de suite réédité, dans la même année, encore plus clandestinement et en un seul volume regroupant les deux tomes ; c'est à cette réédition (appelée parfois, à tort, "contrefaçon") qu'appartient l'exemplaire que nous proposons ici. Après seulement viendra l'édition « officielle », entreprise par madame de Simiane avec l'éditeur aixois Perrin , dans les années 1730.

Les ex-libris Le premier, collé sur le contre plat supérieur, est répertorié dans la base de données de l'AFCEL (Association Française pour la Connaissance de l'Ex-Libris ) qui le décrit ainsi : « d'azur à la tour d'argent maçonnée, ouverte et ajourée de sable, surmontée d'une aigle d'or, couronnée à l'antique du même. Supports : deux aigles couronnées, couronne ducale » (1) . Il s'agit de l'ex-libris de Jean François de Suarès (ou Suarez) d'Aulan, marquis d'Aulan , gouverneur de Roquemaure (c1688-1762). Il est dû au graveur Jean Michel , né à Genève à la fin du 17e siècle, actif à Avignon dans les années 1720-1730 et dont on connaît une trentaine d'ex-libris, reconnaissables à leur mascaron (2); celui de Suarès d'Aulan porte la signature de Michel, une date (« J. Michel inven. et incidit, Avenione, 1730 » ) et un mascaron sous la couronne ducale. La devise du marquis d'Aulan figure sur un liston de part et d'autre de la couronne, « Unicuique Sua Res » : c'est celle qu'avait adoptée son grand oncle Joseph Marie de Suarès (1599-1677), évêque de Vaison-la-Romaine et homme de lettres (3), dont le marquis d'Aulan conservait les livres et les vieux papiers dans son « cabinet aux choses précieuses » (4) . Jean François de Suarès d'Aulan descendait des Suarez de Tolède et Cordoue ; sa famille avait dû fuir l'Espagne au début du 16e siècle et s'était installée à Avignon (5), ville dont il fut plusieurs fois 1er consul (6) et où il possédait un hôtel particulier rue de la Balance (7). Il était également propriétaire, dans les Baronnies drômoises, du château d'Aulan, rentré dans sa famille en 1635. À l'été 1724 il épousa Anne de Vichy-Chamron (1706-1769), sœur de Marie de Vichy-Chamron, marquise du Deffand (1696-1780), plus connue sous le nom de Madame du Deffand (8).

De façon assez exceptionnelle, un autre ex-libris, différent du premier, a été placé sur le contre plat arrière. On y retrouve les armes de Jean François de Suarez d'Aulan jumelées à celles de la maison de Vichy, famille de son épouse (« de vair plain », ou « de vair de quatre tires [rangées] » ). Ce second ex-libris, conjugal en quelque sorte ou matrimonial, n'est pas du même graveur ; d'une facture plus grossière, il n'est pas signé. Il n'est pas non plus de première intention : quand il commande un ex-libris à Jean Michel, le marquis d'Aulan est déjà marié depuis 6 ans mais ne souhaite pas alors associer les armoiries de son épouse aux siennes. Pourquoi l'a-t-il souhaité ensuite en faisant graver un second ex-libris ? Sans doute pour distinguer, dans sa bibliothèque, les ouvrages qui y étaient entrés par le « côté » de sa femme (9). 

Provenance du livre : un cadeau de madame du Deffand ? Comment cet ouvrage publié clandestinement dans le nord de la France s'est-il retrouvé dans la bibliothèque d'un marquis d'Avignon ? La présence de l'ex-libris « Suarès-Vichy » est selon nous la preuve que les Lettres de madame de Sévigné ont été offertes aux Suarès d'Aulan par la famille de la marquise, et très probablement par sa sœur, madame du Deffand. Plusieurs éléments viennent à l'appui de cette hypothèse : - Dès 1725 celle-ci était proche de Voltaire , lequel ne pouvait ignorer les projets éditoriaux de son ami Thiériot concernant les Lettres de madame de Sévigné . Au demeurant, on sait par Voltaire qu'en juin 1725, madame du Deffand est au château de La Rivière-Bourdet près de Rouen, chez son amie la marquise de Bernières, en compagnie dudit Thiériot et de l'abbé d'Amfreville , lequel se trouvait être rien moins que le propriétaire du manuscrit à partir duquel furent imprimées les Lettres (10) !  En 1726, l'année de l'édition de Rouen, madame du Deffand passe encore la belle saison non loin de Rouen, soit chez son amie madame de Prie au château de Courbépine, soit à nouveau chez la marquise de Bernières (11). Elle était donc particulièrement bien placée pour connaître le projet éditorial et faire l'acquisition d'un ou plusieurs exemplaires. - Madame du Deffand ne pouvait manquer de faire le rapprochement géographique entre le château de Grignan , où mourut madame de Sévigné, et celui d'Aulan , propriété de son nouveau beau-frère Jean François Suarès [les deux châteaux, aujourd'hui l'un et l'autre dans la Drôme, sont distants d'environ 70 km]. L'intérêt littéraire de la publication des Lettres se doublait pour elle d'un intérêt familial pour une région où sa soeur venait de prendre époux. - On sait enfin que Madame du Deffand était proche de sa jeune sœur la marquise d'Aulan et a entretenu avec elle tout au long de sa vie une correspondance suivie, qui a été récemment publiée (12) ; les deux sœurs s'adressaient aussi de nombreux colis, des produits de bouches, des articles de mode... Dès les premières années de son mariage, M. d'Aulan avait noué lui aussi une relation assez étroite avec sa belle-sœur, au point de devenir son confident et son conseiller. Au sujet de sa séparation avec M. du Deffand , elle lui écrit ainsi en novembre 1729 : « Je suis sensible plus que je ne puis vous le dire à toutes les marques de tendresse que vous me donnez. Elle me touche et me rappelle bien vivement tout ce que je vous dois. Vous vous ressouvenez des angoisses où j'étais il y a un an ; vos conseils sages, prudents, dictés par la raison et l'amitié me tirèrent d'une situation bien triste et presque désespérée. Sans vous je n'en serais peut-être jamais venue à bout et je serais morte ; ce sont des choses qui ne s'oublient point et dont je conserverai une reconnaissance éternelle » (13).

Ce volume, issu d'une des toutes premières éditions des Lettres de Madame de Sévigné , est donc aussi un témoignage exceptionnel sur la vie littéraire de l'époque. Pour finir, signalons que les Suarès d'Aulan allaient avoir d'autres occasions de s'inscrire dans l'histoire littéraire, ainsi que nous l'apprend la notice Wikipedia du château d'Aulan : "Jean Giono, familier  des lieux et du comte, y situe l'une de ses nouvelles où l'on trouve une description du château à cette époque : « Promenade de la Mort ». René Char , qui y avait été conduit au cours de ses activités de résistant, évoque également le château d'Aulan dans l'une des pièces de son « Théâtre saisonnier »,  Trois coups sous les arbres , sous le titre de « Sur les hauteurs » (1947). De cet ouvrage devait être tiré le scénario d'un film, tourné sur place en 1949 sous le même titre, avec le concours d'Yvonne Zervos.  Un poème énigmatique de l'auteur de Fureur et Mystère,  « Cur secessisti ? », évoquant la Résistance sur les hauteurs de la D rôme , trouve son titre à partir de l'inscription épigraphique d'une pierre tombale gallo-romaine exhumée par un labour et conservée, scellée dans la cour du château (14)" .

[Jacques Tanneau] (1) : Base de données de l'AFCEL [adresse internet non communicable ici car non sécurisée. Entrer AFCEL dans un moteur de recherche, puis SUAREZ dans la rubrique "titulaire"] (2) :  L'ex-libris : histoire, art, techniques , par Germaine Mey er-Noirel, Éd. Picard, 1989. (3) : https://www.wikiwand.com/fr/Joseph_Marie_de_Suar%C3%A8s    (consulté le 22-12-2018). (4) : Lettres inédites de Madame du Deffand à sa famille (1724-1780), correspondance établie, présentée et annotée par Pierre E. Richard, Éd. Michel de Maule, 2007, pp 79-80. (5) : Histoire de la noblesse du Comté-Venaissin, d'Avignon et de la Principauté d'Orange, par Jean-Antoine Pithon-Curt, tome 3, pp 351 & suivantes, consulté en ligne sur https://books.google.fr le 22-12-2018. (6) :  Lettres inédites de Madame du Deffand..., cf supra, p 346. (7) :  Lettres inédites de Madame du Deffand..., cf supra, p 100. (8) :  Lettres inédites de Madame du Deffand..., cf supra,  introduction. (9) : Ce second ex-libris a pu aussi être rajouté par son épouse ou son fils, avec lesquels il était en conflit à la fin de sa vie. (10) : Œuvres complètes de Voltaire, Éd. Garnier, 1880, tome 33, p 145 (lettre 148, à Mme de Bernières, en date du 20 août 1725) : "[...]  Ah ! ma chère présidente, qu’avec tout cela je suis  quelquefois de mauvaise humeur de me trouver seul dans ma chambre, et de sentir que vous êtes à trente lieues de moi ! Vous devez être dans le pays de Cocagne.  M. l’abbé d’Amfreville, avec son ventre de prélat et son visage de chérubin, ne ressemble pas mal au Roi de Cocagne. Je m’imagine que vous faites des soupers charmants ;  que l’imagination vive et féconde de M me du Deffant, et celle de M. l’abbé d’Amfreville, en donnent à notre ami Thieriot, et qu’enfin tous vos moments sont délicieux [...]". (11) :  Lettres inédites de Madame du Deffand..., cf supra, pp 37-38. (12) :  Lettres inédites de Madame du Deffand..., cf supra. (13) :  Lettres inédites de Madame du Deffand..., cf supra, p 81 (14) : https://www.wikiwand.com/fr/Ch%C3%A2teau_d%27Aulan

Bel exemplaire, collationné complet. Corps d'ouvrage très propre (quelques rares petites taches claires, une très petite tache d'encre sur la tranche de pied). Reliure bien conservée : quelques marques de frottement peu prononcées, courte fente (2 cm) en tête du mors supérieur, petite épidermure près de la coiffe de tête.

________________________________________________________________

Pour entrer dans la librairie, cliquez sur le matou de Foli-Folio !  (vous pouvez aussi utiliser la barre de recherche, ou le menu des catégories) La librairie Foli-Folio vous propose un large choix de livres anciens et modernes, de gravures, de photos. Conditions de vente conformes aux usages de la profession.  Réduction de port en cas d'achats groupés.

International buyers welcome with Paypal.  Bank transfer with IBAN also available for European Union. Low cost international shipment available for many items and countries. Please ask us. (Tarif "Livres et Brochures", Mondial Relay) ________________________________________________________________

  • Condition: Bel exemplaire, collationné complet. Corps d'ouvrage très propre (quelques rares petites taches claires, une très petite tache d'encre sur la tranche de pied). Reliure bien conservée : quelques marques de frottement peu prononcées, courte fente (2 cm) en tête du mors supérieur, petite épidermure près de la coiffe de tête.
  • Auteur: Madame de Sévigné
  • Sujet: Littérature française
  • Reliure: Cuir, Relié
  • Date de publication: 1726
  • Nom de publication: Lettres de Madame de Sévigné
  • Langue: Français

PicClick Insights - Lettres Sévigné SUAREZ D'AULAN Du Deffand De Vichy AVIGNON Ex-Libris Jean Michel PicClick Exclusif

  •  Popularité - 5 personnes suivent la vente, 0.0 de nouvelles personnes suivent la vente par jour, 1.923 days for sale on eBay. Super grande quantité suivi. 0 vendu, 1 disponible.
  •  Meilleur Prix -
  •  Vendeur - 7.753+ articles vendu. 0% évaluations négative. Grand vendeur avec la très bonne rétroaction positive et plus de 50 cotes.

Les Gens ont Aussi Aimé PicClick Exclusif